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Des «vigilans Echevins» à la «pharmacovigilance» : la «vigilance sanitaire» dans la langue française du XVIIIe au XXIe siècle

par Sébastien Demichel

(Deutsche Version siehe unten)

Dans un précédent article consacré à l’histoire, à l’étymologie et au sens du terme « vigilance » dans la langue française rédigé pour la série historico-sémantique « Vigipedia », j’avais brièvement évoqué l’emploi récurrent de la vigilance dans le contexte sanitaire actuel. Je ne m’y étais toutefois pas attardé. Le présent propos laisse de côté les aspects de la vigilance déjà traités dans le premier article et se focalise exclusivement sur la vigilance sanitaire. À partir de quelques exemples tirés de mes recherches dans les archives, j’aimerais dans un premier temps démontrer l’historicité de cette notion et, dans un second temps, plus brièvement et à la lumière de la pandémie actuelle, souligner son emploi contemporain.

J’entends par « vigilance sanitaire » une attention soutenue d’individus exercée contre une épidémie potentielle ou déclarée dans un but supra-individuel qu’est la santé publique. Cette définition entre dans le cadre analytique de notre Centre de recherche interdisciplinaire « Cultures de la vigilance » (Vigilanzkulturen) et peut être justifiée au niveau historico-sémantique.

La vigilance sanitaire est liée à l’histoire de la peste qui décime l’Occident au xive siècle et qui inaugure une « ère de la peste » que l’historien Jean-Noël Biraben fait durer jusqu’au milieu du xixe siècle1. En France, la seconde moitié du xviie siècle marque toutefois une rupture dans la mesure où la peste perd son caractère endémique, entravée notamment par le rôle décisif du bureau de la santé de Marseille2. Elle reste néanmoins une menace permanente.

Figure 1: Archives départementales des Bouches-du-Rhône (AD13), 200 E 287 / Conseil départemental 13 / Archives départementales – Tous droits réservés.

Les archives du bureau de la santé de Marseille sont conservées depuis le milieu du xviie siècle. D’après ces sources, la notion de « vigilance » est surtout thématisée dès la première moitié du xviiie siècle et mobilisée presque exclusivement contre la peste. La vigilance des intendants de la santé de Marseille est en effet exigée par les autorités centrales ou provinciales pour garantir la santé publique. Ainsi, lors de l’épidémie de peste qui frappe Marseille en 1720, le Régent Philippe II d’Orléans recommande aux intendants de la santé de Marseille de « continuer vos soins et vostre vigilance pour arrester le progrés de ce mal, et empescher qu’il ne se communique ny au dedans ny au dehors, s’il est possible »3 (voir figure 1).

La peste fait déjà des ravages (au total entre 40’000 et 50’000 morts à Marseille, soit la moitié de la population) et il s’agit d’avoir recours à la vigilance pour l’endiguer. Le consul de Toulon Jean d’Antrechaus relève quant à lui que la vigilance ne suffit parfois pas à empêcher une rechute de l’épidémie : « Que n’avoient pas fait de sages & vigilans Echevins, pour se mettre à l’abri d’une rechûte ! Que de soins, que de travaux et de dépenses pour y parvenir ! Mais une rechûte dépend de si peu de chose, que toute la prudence humaine ne peut pas toujours la prévenir ; & plus une ville est vaste, moins il est facile d’en découvrir la cause »4 (voir figure 2).

Figure 2: Page de couverture de la Relation de la peste dont la ville de Toulon fut affligée en 1721 de Jean d’Antrechaus.

La vigilance sanitaire ne s’exerce pas seulement en temps d’épidémie, mais intervient également sinon davantage lorsque la peste est une menace à éviter. On peut dire qu’il s’agit d’une vigilance de « longue durée » pour reprendre la formulation braudélienne5, une vigilance fondée sur la permanence des institutions sanitaires. Ainsi, le secrétaire d’État de la Marine François-Marie Peyrenc de Moras écrit aux intendants de la santé de Marseille à propos de la situation géographique favorable de leur lazaret : « cette position jointe à la vigilance continuelle que vous avez apportée à vos fonctions, ne doivent laisser aucune inquiétude pour la santé du Royaume »6.

Les intendants marseillais sont en outre responsabilisés en tant que garants de la santé publique. On le décèle par exemple dans la correspondance des commissaires de la santé de la ville de Genève, pourtant assez éloignés du point du vue géographique, lorsqu’ils écrivent aux intendants que « l’on a tout lieu de se reposer sur vôtre vigilance, moiennant laquelle & l’assistance divine on peut se flatter que le mal qui regne en Levant ne se communiquera pas en Europe »7. Ainsi, les commissaires de la santé genevois estiment pouvoir être tranquilles, dans la mesure où les intendants de la santé de Marseille sont vigilants à leur place.

Figure 3: Page de couverture de la Relation historique de la peste de Marseille en 1720 de Jean-Baptiste Bertrand.

Si la vigilance est souvent associée à la santé publique, elle n’est pas infaillible et peut parfois être trompée. L’auteur d’une importante Relation de peste publiée en 1721, Jean-Baptiste Bertrand, insiste sur le caractère pernicieux de la maladie et met en garde contre ses « commencemens captieux, qui trompent presque toûjours la vigilance des Magistrats »8 (voir figure 3). Dans l’article « lazaret », l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, éditée entre 1751 et 1772, milite pour un séjour au lazaret gratuit, car les droits de quarantaine excessifs seraient une invitation à tromper la vigilance sanitaire9.

Figure 4: Archives départementales des Bouches-du-Rhône (AD13), 1 J 544 / Conseil départemental 13 / Archives départementales – Tous droits réservés.

Au xixe siècle, la peste a perdu de son importance au profit d’un nouveau venu, le choléra, à l’origine de plusieurs pandémies tout au long du siècle. Dans le cadre de l’épidémie de 1884, le département des Bouches-du-Rhône met en place un « Comité sanitaire départemental de vigilance », composé notamment du docteur Auguste Queirel, président de la Société de Médecine, et du Docteur Ferdinand Villard, président de l’Association locale des Médecins de France. Dans un rapport, ce comité évoque sa lutte face à l’épidémie en termes martiaux : « Mais l’ennemi que nous avons eu à combattre nous a habitués à des retours offensifs »10 (voir figure 4).

À notre époque, l’emploi de la vigilance ou de la veille sanitaire (il s’agit de la même racine étymologique latine : vigilantia) est très fréquent dans le contexte épidémiologique et se confond même avec la surveillance11. La surveillance épidémiologique a en effet pour objectif de suivre systématiquement les maladies pour en garantir le contrôle et la prévention. Dans ce contexte, différents domaines médicaux font l’objet d’une vigilance particulière : le sang (hémovigilance), les médicaments (pharmacovigilance), les vaccins (vaccinovigilance) ou encore les dispositifs médicaux (matériovigilance)12. La surveillance précède l’alerte épidémiologique (de l’italien « All’erta » signifiant « aux créneaux ») qui elle-même précède l’alarme (de l’italien « All’arma » signifiant « aux armes »)13. Une véritable gradation du danger épidémiologique se construit.

Dans le cadre de la pandémie de coronavirus, la vigilance sanitaire joue un rôle important dans le discours politique. On ne compte plus les appels à la vigilance des chefs d’états et des autorités sanitaires afin d’endiguer la propagation du virus. Le discours sur la vigilance est à nouveau doublé d’une rhétorique martiale. À ce titre, les paroles d’Emmanuel Macron en mars 2020 ont marqué l’opinion : « Nous sommes en guerre, en guerre sanitaire certes. Nous ne luttons ni contre une armée ni contre une autre nation, mais l’ennemi est là, invisible, insaisissable, et qui progresse. Et cela requiert notre mobilisation générale. Nous sommes en guerre ».

Dès le mois de mai 2020, le gouvernement français a mis en place une « carte de vigilance » qui divise la France en zones rouges, vertes et oranges selon la situation sanitaire de chaque département. Cette carte se fonde sur quatre critères : le taux d’incidence, le taux de positivité des tests, le taux de reproduction du virus (« R effectif ») et le taux d’occupation des lits en réanimation. La situation sanitaire évoluant, la vigilance sanitaire reste de mise pour permettre une adaptation aux changements rapides.

Photo par Marco Verch, Source: CCNull.

En conclusion, la vigilance apparaît comme un nécessaire préalable à la prévention et à la lutte face à une épidémie. Du xviiie au xxie siècle, de la peste au coronavirus, la sécurité sanitaire repose sur une attention soutenue d’individus en vue de garantir la préservation de la santé publique. Cette vigilance peut s’opérer sur une temporalité tant brève (appels à la vigilance au ton exhortatif sinon martial) que longue (cartes de vigilance, vigilance continuelle). Toutefois, il faut souligner que la vigilance sanitaire du xxie siècle est bien plus médicalisée que la vigilance d’individus du xviiie siècle mobilisée dans une optique davantage sanitaire que médicale. Les lazarets avaient en effet pour objectif premier le renfermement d’une maladie et non le soin des malades14. Dans les années à venir, le coronavirus et le spectre d’autres maladies émergentes vont certainement encore étendre cette sémantique.


Von den „wachsamen Rathsmitgliedern“ zur „Pharmakovigilanz“ – vigilance sanitaire im Französischen vom 18. Jahrhundert bis heute

von Sébastien Demichel

(aus dem Französischen übersetzt von Andreas G. Förster)

In einem ersten Artikel für die historisch-semantische Serie „Vigipedia“ über die Geschichte, Etymologie und Bedeutung des französischen Begriffs vigilance, also Vigilanz bzw. Wachsamkeit, habe ich bereits auf die inflationäre Verwendung des Begriffs vor aktuell pandemischem Hintergrund hingewiesen – allerdings ohne dies zu vertiefen. Die folgende Darstellung geht nun nicht auf Aspekte ein, die bereits in diesem Artikel behandelt wurden, sondern konzentriert sich ausschließlich auf die sanitätspolitische Vigilanz, la vigilance sanitaire. Anhand einiger Beispiele aus meiner archivalischen Forschung möchte ich in einem ersten Schritt die Historizität des Konzepts aufzeigen und dann – knapper und im Lichte der aktuellen Pandemie – seinen gegenwärtigen Gebrauch herausarbeiten.

Unter „sanitätspolitischer Wachsamkeit“ verstehe ich eine verstärkte persönliche Aufmerksamkeit gegenüber einer potenziellen oder erklärten Epidemie mit dem überindividuellen Ziel der öffentlichen Gesundheitsfürsorge. Diese Definition entspricht dem analytischen Rahmen des Sonderforschungsbereiches „Vigilanzkulturen“ und lässt sich auch auf historisch-semantischer Ebene rechtfertigen.

Eng verbunden ist die sanitätspolitische Wachsamkeit mit der Geschichte der Pest, die im 14. Jahrhundert das Abendland heimsuchte und ein „Pestzeitalter“ einläutete, das dem Historiker Jean-Noël Biraben zufolge bis Mitte des 19. Jahrhunderts angedauert habe15. In Frankreich allerdings markiert die zweite Hälfte des 17. Jahrhunderts insofern einen Bruch, als die Pest ihren Charakter als regelmäßig wiederkehrende Katastrophe verlor, nachdem sie insbesondere durch das maßgebliche Agieren des bureau de la santé de Marseille, der obersten regionalen Sanitätsbehörde, eingegrenzt werden konnte16. Sie blieb allerdings eine dauerhaft latente Bedrohung.

Abb. 1: Archives départementales des Bouches-du-Rhône (AD13), 200 E 287 / Conseil départemental 13 / Archives départementales – Alle Rechte vorbehalten.

Die erhaltenen Akten jenes bureau de la santé de Marseille reichen bis in die Mitte des 17. Jahrhunderts zurück. Laut Quellenlage findet das Konzept der „Vigilanz“ im Wesentlichen seit der ersten Hälfte des 18. Jahrhunderts Erwähnung und richtet sich fast ausschließlich gegen die Pest. Um die Volksgesundheit zu gewährleisten, mahnten die Zentral- und Provinzialbehörden die städtischen Sanitätsmagistrate zur Wachsamkeit; so drang Philippe II. d’Orléans als Regent des Königs während der 1720 in Marseille grassierenden Pestepidemie darauf, die Magistrate „möchten Ihre Fürsorge und Ihre Wachsamkeit fortsetzen, damit dem Fortschritt des Übels Einhalt geboten und nach Möglichkeit auch verhindert werde, dass es im Innern wie im Weiten Kreise ziehe“17 (siehe Abb. 1). Die Pest wütete bereits – insgesamt 40.000 bis 50.000 Tote in Marseille, d. h. die Hälfte der Stadtbevölkerung – und es bedurfte effektiver Wachsamkeit, um die Seuche einzudämmen. Jean d’Antrechaus, der damalige Konsul von Toulon notierte indes, dass Vigilanz allein nicht immer genüge, um einen Rückfall in die Epidemie zu verhindern: „Was hatten die verständigen und wachsamen Rathsmitglieder unterlassen, um sich vor einem Rückfalle zu sichern? Wie viel Sorgfalt, wie viel Arbeit, wie viel Kosten waren nicht angewendet worden, um dahin zu gelangen! Allein ein Rückfall hängt von so kleinen Umständen ab, daß die ganze menschliche Klugheit es nicht immer vermag, ihm vorzubeugen; und je größer eine Stadt ist, um desto schwerer wird es, die Ursache zu entdecken“18 (siehe Abb. 2).

Abb. 2: Deckblatt der “Relation de la peste dont la ville de Toulon fut affligée en 1721” von Jean d’Antrechaus.

Die gesundheitspolitische Wachsamkeit griff nicht nur in einer manifesten Epidemie, sondern waltete auch, wenn nicht gar verstärkt in den Phasen, da die Pest eine tunlichst zu meidende Bedrohung darstellte. Es handelt sich sozusagen, um Braudels Formulierung aufzugreifen,19 um eine Vigilanz der „langen Dauer“, die in der zeitlichen Unbegrenztheit der sanitätspolitischen Einrichtungen ihren Ausdruck fand. So schrieb der Staatssekretär der Marine, François-Marie Peyrenc de Moras, an die Sanitätsmagistrate von Marseille eingedenk der günstigen geografischen Lage ihrer Quarantänestation (lazaret): „dieser Posten muss in Verbindung mit der fortgesetzten Wachsamkeit, die Sie vor ihren Aufgaben zeigten, alle Sorge ob der Gesundheit des Königreiches austilgen“20. Die Marseiller Magistrate standen zudem als Gewährsmänner der Volksgesundheit in der Verantwortung. Ersichtlich wird dies beispielsweise im Schriftverkehr der – in geografischer Hinsicht doch weit entfernten – Sanitätskommissare der Stadt Genf, wenn diese den Magistraten mitteilen, man habe „allen Grund, auf Ihre Wachsamkeit sich zu verlassen, vermittels derer & mit Gottes Hilfe man sich der Hoffnung hingeben möchte, das in der Levante herrschende Übel werde sich in Europa nicht ausbreiten“21. So zeigen sich die Genfer Sanitätskommissare insofern beruhigt, als die Sanitätsmagistrate von Marseille an ihrer Stelle wachen.

Abb. 3: Deckblatt der “Relation historique de la peste de Marseille en 1720” von Jean-Baptiste Bertrand.

Zwar wird Vigilanz oftmals mit öffentlicher Gesundheit in Verbindung gebracht, allerdings ist sie nicht unfehlbar und kann auch unterlaufen werden. Als Autor eines bedeutenden, 1721 veröffentlichten „Pestberichts“ betont Jean-Baptiste Bertrand den lebensgefährlichen Charakter der Krankheit und warnt vor deren „unscheinbaren Anfängen, die fast stets der magistralen Wachsamkeit sich entziehen“22 (siehe Abb. 3). Unter dem Lemma „lazaret“ fordert die Encyclopédie (zwischen 1751 und 1772 von Diderot und d’Alembert herausgegeben), ein Stationsaufenthalt solle kostenlos sein, denn übermäßige Quarantänekosten bildeten einen Anreiz, die sanitätspolitische Vigilanz zu unterlaufen23.

Abb. 4: Archives départementales des Bouches-du-Rhône (AD13), 1 J 544 / Conseil départemental 13 / Archives départementales – Alle Rechte vorbehalten.

Im 19. Jahrhundert verlor die Pest an Bedeutung, an ihre Stelle trat die Cholera mit mehreren Pandemien während des gesamten Jahrhunderts. Im Zuge der Epidemie von 1884 gründete das Département Bouches-du-Rhône ein Comité sanitaire départemental de vigilance, einen bezirklichen Sanitäts- und Wachausschuss, dem insbesondere Doktor Auguste Queirel, Vorsitzender der Société de Médecine, und Doktor Ferdinand Villard, Vorsitzender der örtlichen Association des Médecins de France, angehörten. In einem Bericht fasste der Ausschuss sein Vorgehen gegen die Epidemie in kriegerische Worte: „Doch der Feind, den wir zu bekämpfen hatten, lehrte uns stets heftige Rückschläge hinzunehmen“24 (siehe Abb. 4).

Heute ist der Gebrauch von „Vigilanz“ oder „sanitätspolitischer Wachsamkeit“ (sowohl vigilance als auch veille gehen etymologisch auf ein- und dieselbe Wurzel zurück, die lateinische vigilantia) in epidemiologischen Disziplinen weit verbreitet und vermengt sich gar mit dem Begriff der Überwachung25. Die surveillance épidémiologique bzw. der Infektionsschutz haben das Ziel, Krankheiten mit Blick auf deren Kontrolle und Prävention systematisch nachzuverfolgen. Daher sind verschiedene medizinische Bereiche Gegenstand besonderer Wachsamkeit, so etwa Blut (Hämovigilanz), Medikamente (Arzneimittelsicherheit bzw. Pharmakovigilanz), Impfstoffe (Impfstoffsicherheit) und nicht zuletzt Medizinprodukte (Medizinproduktesicherheit)26. Die Überwachung geht der Warnung und Früherkennung – im Französischen alerte, abgeleitet vom italienischen all’erta, sprich „auf die Zinnen!“ – voraus, die ihrerseits dem Alarm (vom italienischen all’arma, „zu den Waffen!“) vorgängig ist27. Somit erfolgt eine regelrechte Abstufung der epidemiologischen Gefahr.

Im Zuge der Coronavirus-Pandemie spielt die sanitätspolitische Wachsamkeit im öffentlichen Diskurs eine wichtige Rolle. Zahllos sind die Aufrufe zur Wachsamkeit von Seiten der Staats- und Regierungschefs sowie der Gesundheitsbehörden, um die Ausbreitung des Virus einzudämmen. Der Vigilanz- und Wachsamkeitsdiskurs wird erneut mit kriegerischer Rhetorik unterfüttert; beispielhaft wirkmächtig waren in dieser Hinsicht die Worte des französischen Staatspräsidenten Emmanuel Macron vom März 2020: „Wir sind im Krieg. In einem Gesundheitskrieg – natürlich. Wir kämpfen nicht gegen eine Armee, nicht gegen eine andere Nation. Aber der Feind ist da. Er ist unsichtbar, er ist nicht zu greifen, aber er schreitet voran. Und das verlangt unsere Generalmobilmachung. Wir sind im Krieg.“

Bereits seit Mai 2020 arbeitet die französische Regierung mit einer „Vigilanzlandkarte“, die ganz Frankreich – je nach epidemiologischer Lage im jeweiligen Département – in rote, grüne und orangene Zonen aufteilt. Die Einteilung fußt auf vier Kriterien: Inzidenzzahl, Positivquote der Tests, Reproduktionszahl des Virus („R-Wert“) und Belegungsquote der Intensivbetten. Angesichts der veränderlichen epidemischen Lage ist sanitätspolitische Wachsamkeit weiterhin angezeigt, um eine Anpassung an rasante Umschwünge zu ermöglichen.

Photo: Marco Verch, Quelle: CCNull.

Im Fazit erscheint Wachsamkeit als notwendige Voraussetzung der Vorbeugung und des Vorgehens gegen eine Epidemie. Vom 18. Jahrhundert bis heute, von der Pest bis zum Coronavirus gründet der Bevölkerungsschutz auf der verstärkten persönlichen Aufmerksamkeit, die auf den Erhalt der öffentlichen Gesundheit und die Sicherung des Gesundheitswesens abzielt. Die Vigilanz kann gleichermaßen kurz- wie langfristig angelegt und wirksam sein (mahnende, ja martialische Aufrufe zur Wachsamkeit einerseits, Vigilanzlandkarten und institutionalisierte Überwachungssysteme andererseits). Man sollte allerdings nicht übersehen, dass die sanitätspolitische Vigilanz im 21. Jahrhundert sehr viel medizinischer begründet und ausgerichtet ist als die persönliche Wachsamkeit im 18. Jahrhundert, welche weniger in einer medizinischen als vielmehr sanitätspoliceylichen28 Geisteshaltung aufgerufen wurde: Die Quarantänestationen dienten in erster Linie der Isolation der Krankheit, und nicht der Krankenpflege29. In den nächsten Jahren wird das Coronavirus und das Gespenst neuer Pandemien dieses Bedeutungsfeld sicherlich noch erweitern.

Le présent propos laisse de côté les aspects de la vigilance déjà traités dans le premier article et se focalise exclusivement sur la vigilance sanitaire.


Beitragsbild: Courtesy of wordart.com.


Cite this article as: Sébastien Demichel, Des « vigilans Echevins » à la « pharmacovigilance » : la « vigilance sanitaire » dans la langue française du XVIIIe au XXIe siècle, in: Vigilanzkulturen, 26/03/2021, https://vigilanz.hypotheses.org/1285.

  1. Biraben, Jean-Noël, Les hommes et la peste en France et dans les pays européens et méditerranéens, 1. La peste dans l’histoire, Paris-La Haye, Mouton, 1975, p. 118-129.  []
  2. Hildesheimer, Françoise, Le bureau de la santé de Marseille sous l’Ancien Régime. Le renfermement de la contagion, Marseille, Fédération historique de Provence, 1980. []
  3. Archives départementales des Bouches-du-Rhône (AD13), 200 E 287, lettre du 13 août 1720. []
  4. Antrechaus, Jean d’, Relation de la peste dont la ville de Toulon fut affligée en MDCCXXI avec des observations instructives pour la postérité, Paris, Estienne, 1756, p. 359-360. []
  5. Braudel, Fernand, « Histoire et Sciences sociales : La longue durée », Annales. Économies, sociétés, civilisations., 4, 1958, p. 725-753. []
  6. AD13, 200 E 288, lettre du 2 janvier 1758. Depuis 1663, le lazaret de Marseille se situe à Saint-Martin d’Arenc, dans le nord de Marseille. []
  7. AD13, 200 E 410, lettre du 26 juillet 1728. []
  8. Bertrand, Jean-Baptiste, Relation historique de la peste de Marseille en 1720, Cologne, Pierre Marteau, 1721, préface.  []
  9. Diderot, Denis ; d’alembert, Jean le Rond d’ (dir.), Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, volume 9 [JU-MAM], Neufchastel, Faulche, 1765, p. 329. []
  10. AD13, 1J544, Rapport sur l’épidémie qui a régné en 1884 dans le département des Bouches-du-Rhône, p. 6. []
  11. Valleron, Alain-Jacques, « La veille et la surveillance épidémiologiques », in flahaut, Antoine ; zylberman, Patrick, Des épidémies et des hommes, Paris, Ed. La Martinière, 2008, p. 143-158. []
  12. Ibid., p. 146-147. []
  13. Ibid., p. 150. []
  14. Hildesheimer, Françoise, La terreur et la pitié : l’Ancien régime à l’épreuve de la peste, Paris, Publisud, 1990, p. 47-48. []
  15. Biraben, Jean-Noël, Les hommes et la peste en France et dans les pays européens et méditerranéens. 1: La peste dans l’histoire, Paris-La Haye: Mouton 1975, S. 118–129. []
  16. Hildesheimer, Françoise, Le bureau de la santé de Marseille sous l’Ancien Régime. Le renfermement de la contagion, Marseille: Fédération historique de Provence 1980. []
  17. Archives départementales des Bouches-du-Rhône (AD13), 200 E 287, Schreiben vom 13. August 1720. []
  18. Antrechaus, Jean d’, Relation de la peste dont la ville de Toulon fut affligée en MDCCXXI avec des observations instructives pour la postérité, Paris: Estienne 1756, S. 359 f.; hierzit. nach Herrn von Antrechau’s […] merkwürdige Nachrichten von der Pest in Toulon, welche im Jahr 1721 daselbst gewüthet hat. Mit belehrenden Anmerkungen für die Nachkommenschaft, übers. v. Adolph Freiherrn Knigge, Hamburg: Bachmann und Gundermann 1794, S. 175. []
  19. Braudel, Fernand: „Geschichte und Sozialwissenschaften. Die longue durée“ (1958), übers. v. B. Classen (1972), in: Bloch, Marc, Braudel, Fernand, Febvre, Lucien: Schrift und Materie der Geschichte. Vorschläge zu einer systematischen Aneignung historischer Prozesse, hrsg. von Claudia Honegger, Frankfurt/Main: Suhrkamp 1977, S. 47–85. []
  20. AD13, 200 E 288, Schreiben vom 2. Januar 1758. Seit 1663 lag das Marseiller Lazarett in Saint-Martin d’Arenc im Norden von Marseille. []
  21. AD13, 200 E 410, Schreiben vom 26. Juli 1728. []
  22. Bertrand, Jean-Baptiste, Relation historique de tout de la peste de Marseille en 1720, Köln: Pierre Marteau 1721, Vorwort. []
  23. Diderot, Denis, Alembert, Jean le Rond d’ (Hrsg.), Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Bd. 9 (JU–MAM), Neufchastel: Faulche 1765, S. 329. []
  24. AD13, 1J544, Rapport sur l’épidémie qui a regné en 1884 dans le département des Bouches-du-Rhône, S. 6. []
  25. Valleron, Alain-Jacques, „La veille et la surveillance épidémiologiques“, in: Flahaut, Antoine, Zylberman, Patrick, Des épidémies et des hommes, Paris: Édition La Martinière 2008, S. 143–158. []
  26. Ebd., S. 146 f. []
  27. Ebd., S. 150. []
  28. In Anspielung auf Andrea Iselis Gute Policey. Öffentliche Ordnung in der Frühen Neuzeit, Stuttgart: UTB 2009. []
  29. Hildesheimer, Françoise, La terreur et la pitié. L’Ancien régime à l’épreuve de la peste, Paris: Publisud 1990, S. 47 f. []

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Blogredaktion (26. März 2021). Des «vigilans Echevins» à la «pharmacovigilance» : la «vigilance sanitaire» dans la langue française du XVIIIe au XXIe siècle. Vigilanzkulturen. Abgerufen am 21. Januar 2025 von https://doi.org/10.58079/v7lh


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